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Comment traiter nos poissons efficacement lorsqu’ils sont malades ?

Dernière mise à jour : 5 avr.

Comment traiter nos poissons efficacement lorsqu’ils sont malades ?

Posséder un bassin avec des poissons n’apporte pas que de bons moments. Hélas !

Cela demande d’être attentif à nos hôtes, observer leur comportement au quotidien et être réactif lorsque quelque chose nous parait suspect !

Un jour… on remarque que l’attitude de nos poissons a changé : ils se tiennent au fond, du bassin ou se frottent sur les parois, se déplacent de manière brutale sans raison, ne viennent plus se nourrir, des tâches ou des points blancs garnissent leur corps ou…des ulcères et rougeurs font leur apparition, etc…

il faut bien se rendre à l’évidence… les poissons sont malades… ou réceptifs à de mauvais paramètres de l’eau ou un empoisonnement !!


Que faire pour remédier à la situation ?

C’est là que, souvent, on va tapoter sur internet dans l’espoir de trouver des solutions !! Bonne ou mauvaise méthode ?

Bonne… si on y va pour avoir des avis, analyses et pistes pour y remédier…certains vous donneront de bons conseils ayant eux-mêmes une certaine expérience…

mauvaise… si on croit tout ce qu’on va vous dire et se lancer dans un traitement suggéré sans approfondir les recherches !!... c’est là le danger ! certains vont vous orienter directement sur … des traitements magiques, vous proposer du « guéri tout » qui a soigné leurs poissons et vous allez les suivre dans l’espoir d’une guérison des vôtres !!

Erreur fatale… à ne jamais commettre ! Vous risqueriez de faire pire que mieux car vous allez effectuer ce qu’on appelle…un traitement à l’aveugle qui sera souvent préjudiciable à vos poissons, voir même catastrophique !


Comment traiter nos poissons efficacement lorsqu’ils sont malades ?

1 - Traiter à l’aveugle…la pire des solutions !


Pourquoi ?

Simplement parce que pour combattre l’ennemi, il faut savoir l’identifier ! Traiter sans avoir le bon diagnostic… c’est comme jouer au loto… et vous allez mettre la vie de vos poissons en danger ainsi que tout l’écosystème du bassin !... et souvent perdre les bénéfices de votre filtration !

Aucun traitement n’est anodin et sans conséquences : c’est comme pour les humains, on vous soigne pour une maladie avec un traitement adapté mais qui a des incidences négatives en contrepartie. C’est la raison pour laquelle il faut prendre des médicaments à bon escient pour subir le moins de contre-indications possible ! Pour soigner des animaux, c’est la même chose ! Des traitements mal adaptés seront néfastes pour leur santé et pour l’équilibre de votre bassin !


bassin et soins des poissons

Voir la vidéo avec Samuel Parent à ce sujet

en cliquant sur l'image


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2 – Avant tout traitement… il faut effectuer le bon diagnostic !


Si vos poissons ont un comportement anormal, il faut trouver pourquoi ! Et pour ce faire, nous devons mettre des moyens en œuvre…RAPIDEMENT et ne pas attendre que la situation dégénère ! Mais il ne faut pas s’affoler non plus !

D’abord, bien observer ses poissons… si l’un deux s’isole des autres ou si tout le monde a les mêmes symptômes, c’est déjà différent ! Il peut arriver qu’un poisson s’isole sans raison réelle…ils ont aussi leur caractère et leur personnalité…mais si c’est récurent, là ça devient suspect ! Par contre, si l’attitude de tout le groupe change, c’est qu’il y a un problème collectif et il faut réagir très vite…comment ? Voyons dans l’ordre…logique :


A – Se poser les bonnes questions :

  • Qu’est-ce qui a changé par rapport à avant 

  • Un nouveau produit utilisé dans le bassin ?

  • Introduction de nouveaux poissons sans avoir fait de bain préventif lors de l’acclimatation ? (aie…là c’est la roulette russe…nous en reparlerons plus loin !

  • Un changement d’eau trop important ou de l’eau d’une nouvelle provenance ?

  • L’attitude a-t-elle changé suite à un orage ? t° élevée de l’eau et oxygénation peut-être limite ?, etc…

pour répondre à tous ces questionnements, commençons par la première « bonne » attitude à avoir : vérification des paramètres des de l’eau !


Si c’est en été… commencer par vérifier… le taux d’ammoniac ! NH3-NH4…

à lui tout seul, il peut vous décimer tout un bassin en très peu de temps !

On le surnomme… « le tueur invisible » !

Si c’est négatif, passons aux nitrites…NO2…si pas d’ ammoniac, beaucoup de chance aussi de ne pas avoir de nitrites…c’est que la filtration bio fait son job sans être en surcharge…

Vérifier ensuite le KH…qui doit être au minimum entre 4 et 6 ! S’il est trop bas, votre PH risque de subir des fluctuations rapides et les poissons ne le supportent pas !

Le taux d’oxygène…O2…doit aussi être vérifié surtout si vos poissons pipent l’air en surface ou se tiennent près de votre retour d’eau !


Si tous les tests sont normaux… il faudra bien se rendre à l’évidence : les poissons sont malades !! Et si ce sont les paramètres qui ne sont pas bons, il faut les corriger et voir si l’attitude des poissons revient à la normale !! Prochaine étape donc…


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B – Effectuer un frottis !

Ouille !! C’est quoi ça ? Je vais expliquer principalement comment le réaliser…ou qui peut l’effectuer à votre place…

Certains parasites se voient à l’œil nu : les vers à ancre, les poux de la carpe, les sangsues et même les « points blancs » si vous avez l’œil averti ! Mais de nombreux parasites, non visibles peuvent s’attaquer à vos poissons…et pour les distinguer, il faudra vous munir d’un microscope…car il est impossible de les détecter autrement !


quelques parasites

Petite parenthèse : si vous avez l’opportunité d’habiter près d’un « pro » en bassin, vous pourrez lui demander d’effectuer le frottis, il vous suffira d’amener le poisson suspecté d’avoir des parasites…vivant cela s’entend ! et il fera le nécessaire ! Si ce n’est pas le cas, vous devrez acheter un microscope ou avoir un bon copain qui en possède un…et qui pourra vous en expliquer le fonctionnement. Il ne faut pas en acheter un de laboratoire pour notre usage…un microscope entre 100 et 300 € nous permettra de repérer les parasites principaux qui s’attaquent à nos poissons !!


Mais comment s’y prendre ? Et bien je vous renvoie au tuto très instructif et complet qu’a fait mon ami Stéphane avec Samuel Parent ; « faire un frottis, se servir d’un microscope, reconnaitre les parasites, les traitements ».


Comment réaliser un frottis ?


Voir la vidéo à ce sujet

en cliquant sur l'image


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Donc, en simplifié : effectuer un frottis, c’est prélever du mucus à des endroits différents du corps (près des ouïes, près de la dorsale, sur le ventre près de l’anus (important !)…grâce à une lamelle en verre (fragile attention !) et d’observer ce mucus au microscope afin d’y découvrir les parasites incriminés… ou pas !


Avertissement : il faut préparer les gros réglages et affiner en final sur le microscope avant de prélever le mucus pour agir assez rapidement lors de l’observation car la plupart des parasites n’ont pas une espérance de vie très élevée quand ils sont retirés de leur milieu…donc n’allez pas boire un café avant de faire votre observation !


Il se pourrait que vos observations soient négatives ! Mais, attention, il ne faut jamais s’arrêter à une seule observation !! Il faut recommencer l’opération sur un deuxième, voire un troisième poisson afin de bien s’assurer qu’il n’y a rien !

J’ai déjà vu, par exemple, un poisson fortement parasité par des trichodines et ses copains n’en n’avaient pas ! Simplement parce que ce poisson avait une mauvaise immunité et que les parasites s’attaquent souvent aux plus faibles !!


Il se peut que malgré ces examens, on en est encore au stade des investigations car les frottis n’ont pas mis en évidence de parasitage particuliers et donc il faut continuer celles-ci ! Il faudra alors recevoir de l’aide extérieure car on ne pourra pas effectuer l’examen suivant seul : je veux parler...


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C – Effectuer un antibiogramme !

A quoi cela sert- il ? C’est un examen approfondi du mucus à la recherche de bactéries infectieuses et donc, dangereuses pour les poissons ! On ne peut les distinguer avec un microscope classique car trop petites. Cependant, leur présence est souvent repérée à l’œil nu car les zones atteintes sont rosées ou vous avez un bel ulcère qui jailli sur le corps du poisson…et que beaucoup prennent pour une blessure alors qu’il n’en n’est rien !


Petite parenthèse… l’apparition de bactéries nocives est souvent liée à un excès de parasites chez le poisson : celui-ci étant en perte d’immunité à cause de parasites et c’est la porte ouverte aux bactéries ! Ceci pour bien comprendre qu’il est important, lorsqu’on remarque une attaque bactérienne, de rechercher aussi s’il n’y a pas de parasites via un frottis.

Il sera impossible de traiter la maladie bactérienne sans débarrasser le poisson de ses parasites, ce qui doit être fait avant de mettre un protocole de soins contre la (les) bactérie(s)… sinon vous aurez des progrès…suivis de rechutes, ce qui doit attirer l’attention quand c’est le cas.


Comment effectuer un antibiogramme ?

Et là, que vous soyez en France ou en Belgique…c’est souvent fort différent !


EN BELGIQUE : on fait appel à un vétérinaire spécialisé en poissons…nous avons la chance d’en avoir quelques-uns répartis dans notre petit pays… et c’est lui qui s’occupe de tout : il prélève du mucus en frottant les parties atteintes avec un écouvillon qu’il place dans un tube prévu à cet effet…


tube a échantillon

Il l’envoie dans un labo où on met l’échantillon en culture pendant 4 jours pour déterminer les bactéries présentes, en quelle quantité et leur vitesse de reproduction… le labo indique toutes ces informations sur un formulaire et l’envoie au vétérinaire : c’est le protocole d’analyse et de soins à effectuer…car dans celui-ci, sera indiqué le nom de la bactérie décelée (ou des… si plusieurs) et les différents antibiotiques qu’on peut utiliser contre celle-ci. Le vétérinaire étudie la meilleure stratégie de soins pour intervenir le plus efficacement possible : souvent ce sera un antibiotique en poudre mélangé à la nourriture pour les occupants du bassins et des injection pour le poisson atteint.


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EN FRANCE : c’est un peu plus compliqué !!


C’est simple…humour de ma part… Vous devez vous occuper de tout ! Sauf si comme en Belgique, vous connaissez un vétérinaire qui veut bien s’en occuper !!


1 – Première étape : direction la pharmacie pour acheter un écouvillon pour prélèvement bactérien… voir image plus haut !

2 – Ensuite, faire le prélèvement en frottant celui-ci dans et autour de la plaie et (ou) sur les parties rosées du corps…

3 – Envoyer l’écouvillon au laboratoire départemental le plus proche qui effectue ce servi (regarder sur internet la liste de ceux-ci) par Chronopost (par exemple)…pas par un service…lent !!

4 – Arrivé à bon port, le laboratoire mettra l’échantillon prélevé en culture…cela prend 4 jours…pour pouvoir ensuite vous communiquer le résultat qui inclus le protocole de soins.

5 – Vous allez chez votre vétérinaire pour qu’il vous fasse la prescription des antibiotiques à utiliser…. Soit qu’il vous fait la prescription et vous vous débrouillez pour effectuer les injections, mais la plupart du temps, le vétérinaire n’acceptera pas et c’est lui qui viendra faire celles-ci C’est normal, c’est sa responsabilité…et ça fait partie de ses attributions !


injection d'antibiotique sur une koi

Bien évidemment, tout ceci a un coût et il parait logique que le prix est différent si l’opération se fait étape par étape que par le vétérinaire qui prend tout en charge…et il en est de même question temps : Il faut donc environ une semaine pour effectuer toute l’opération… si la poste suit…




D – Se procurer des antibiotiques…possible sans ordonnance ?

Cette époque est bien révolue…il fut un temps où il était assez simple de s’en procurer sur internet…mais plus maintenant…il faut obligatoirement une ordonnance !

C’est suite à des abus, comme souvent ! Maintenant, tout est bien réglementé…même des produits en contenant comme des pellets imprégnés…je pense à ceux du Dr Lammens, le « baktopur direct » de Sera…Aquafuran…

Et puis…il ne faudrait pas retomber dans le même travers que pour les traitement des parasites ! Utiliser un antibiotique sans effectuer un antibiogramme…c’est aussi effectuer un traitement à l’aveugle !!


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3 – Conclusions et quelques conseils…


A – Toujours observer ses poissons et être attentif à des comportements inhabituels.


B – Si le comportement d’un ou plusieurs poissons est différent…. Pensez d’abord à vérifier les paramètres de l’eau…si rien d’anormal…continuer les investigations…


C – être réactif en fonction de la situation : si un poisson s’isole, le tenir à l’œil pour voir ses réactions futures… si tout le groupe change de comportement, ne perdez pas de temps…. Pensez à effectuer des frottis d’au moins 2 spécimens… Si les frottis sont négatifs…c’est que ce ne sont pas des parasites en cause, penser alors à effectuer un antibiogramme car ce sont peut-être des bactéries qui sont responsables !


D – de nouveau, j’insiste, ne tardez pas à être réactif car, quand il y a un problème…chaque jour perdu minimise les chances de réussite dans le traitement et la guérison n’en sera que plus complexe !!

Pour recevoir les résultats d’un antibiogramme, il faudra certainement une semaine…minimum, depuis le prélèvement jusqu’à l’obtention des médicaments appropriés !

Et pendant ce temps…me direz-vous si mes poissons meurent…et bien, je n’ai qu’un conseil à vous donner : appelez un vétérinaire spécialisé – ou contactez-en un par mail pour décrire les symptômes s’il n’y en a pas dans votre région. Il vous aidera et vous orientera vers des soins…en attendant les résultats de l’antibiogramme pour être plus efficace.


E – Souvent je vois dans les demandes d’aide… « je n’ai personne pour faire un frottis »… « je n’ai personne qui peut effectuer un antibiogramme », pire… « il n’y a pas de magasin près de chez moi ! »…à ceux-là, je ne sais rien dire si ce n’est : Il faut pouvoir se renseigner et pas rester passif…sinon, aucune solution ne sera trouvée pour soigner vos poissons !!


F – Il est fortement conseillé d’avoir un bac de quarantaine…nous en reparlerons plus en détail dans un autre article… Indispensable car qui n’a pas un jour un poisson à traiter seul…donc qui doit être isolé ?? Ou un nouvel arrivant à mettre quelques temps sous surveillance ? Nous verrons que ce n’est pas un équipement compliqué ni onéreux à installer…mais qui peut être de grand secours !!


vidéo bac de quarantaine https://youtu.be/6AR_NChf94Q


Voir la vidéo à ce sujet

en cliquant sur l'image


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G – Soyez toujours très prudents lorsque vous voulez intégrer un nouvel hôte dans votre bassin !! Beaucoup ne font pas de bain de sel lors d’un nouvel arrivage… juste une acclimatation « douce » à la température et à la qualité de l’eau… c’est insuffisant… et une semaine après, on retrouve le bassin en stress… les poissons ne vont pas bien, mais que se passe-t-il ??

Même si votre fournisseur est aux petits soins pour ses poissons et qu’il vous garantit des poissons sains…il est certainement de bonne foi…mais ce n’est pas suffisant !

Sachez que des poissons d’apparence saine, sont peut-être immunisés contre certaines maladies…et pas les vôtres…et c’est la pagaille…ou vice-versa…donc ne prenez jamais ce risque…vous le regretterez et faire un bain de sel..ou soigner un bassin avec des malades… il n’y a pas photo !



Si vous en doutez encore…je vous invite à aller lire ce qu’en dit Maarten Lammens au sujet de « l’immunité » en page 70 et 71 de son très bon manuel « le spécialiste du koï »…que je ne peux que vous recommander !!

le spécialiste du koi


à bientôt pour de nouvelles aventures…


Michel Dardenne et Stéphane Cappe Janvier 2024


site www.bassinaaz.com/shop








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